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Catégorie(s) : Océanie+ Voyages

Apprendre le Ori en 3 semaines : défi Tahiti

Cet article participe à l’événement Votre Meilleur Souvenir de Spectacle créé par Sébastien du
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Il y a des choses dans la vie pour lesquelles parfois on ne se sent pas capable. Celles pour lesquelles ton premier instinct serait de tourner les talons. Car de toute façon, certainement ça fonctionne pour les autres, mais toi, tu pars de tellement loin. Cependant au final, chaque chose que tu réussis, c’est parce qu’à à un moment, tu t’es donné une chance de réussir, tu t’es offert les moyens de réaliser tes envies, tu as osé faire le premier pas vers ce qui te semblait impossible, inimaginable.

Au cours de mes voyages, combien de fois, je me suis laissé surprendre par la vie, combien de fois, je me suis étonnée moi-même des succès rencontrés, là où j’aurais pu m’arrêter à la peur de l’échec.

Aujourd’hui je voudrais te faire partager une de ces fois. Celle où j’ai dépassé ma peur du ridicule, de ne pas être assez douée, ou à la hauteur. Si je m’étais arrêtée à ces constats, crois moi, il y a des tas de moments magiques comme celui là que je n’aurais pas vécu !

Le ORI Tahiti

L’an dernier, j’ai passé 6 mois à Tahiti. Au départ, j’étais partie pour rendre visite un mois ou deux à ma cousine expatriée là bas (aussi dans l’éducation nationale).  Au cours de mon séjour, j’avais très envie d’apprendre la danse Polynésienne. Je me suis donc rendue dans une école de danse pour m’initier à quelques cours. Sauf qu’à mon arrivée, on m’annonce que dans 3 semaines, est organisé sur l’île un événement : Le record du monde de Ori Tahiti.

Bon alors, les cours du moment sont en fait une préparation au record. Le but était de rassembler 3000 danseurs sur une même chorégraphie. Et tout l’archipel Polynésien est au rendez-vous pour récupérer le record qui jusqu’alors était détenu par : Le Mexique! Et oui, au Mexique le Ori est très à la mode.

Je me dis que quitte à me lancer dans une nouvelle activité autant le faire à fond 🙂

Après avoir pesé le pour et le contre, m’être demandé si je serai capable de m’aligner avec toutes ses danseuses tahitiennes sans me taper la honte de ma vie, l’envie fut plus forte !

C’est donc décidé, je me lance dans l’aventure ! Mon défi, 3 semaines pour apprendre la danse tahitienne (enfin les bases). L’objectif étant de retenir la chorégraphie de 7 minutes en suivant le rythme, sous les 40°C quotidien. Au cas où tu doutes de toi, on en rajoute une petite couche. Quand une Popa (française à Tahiti) démarre la danse, elle est souvent la cible des moqueries de ses nouvelles potes au déhanché ondulé bien naturel.

Mais qu’à cela ne tienne, je viendrai aux 3 heures de cours chaque jour ! Même si ça les fait marrer, j’adore ces moments de partage, les fleurs fraîches le matin que l’on glisse dans nos cheveux. La musique qui apporte à la fois sérénité, douceur et énergie selon les rythmes.

Le début des cours

Pliage de genoux, bras tendus, mes journées sont rythmées au son de Bora Bora et enchaînant les pas de base : le tamau, le faarapu, le ami, le varu et le ruru.

 » Il en va de la danse tahitienne comme de toute autre danse dans toute culture : ses techniques sont une manière de marquer le rythme, une conception du corps en mouvement qui reflète une conception de l’univers.

Or l’univers « maohi » (c’est à dire polynésien au sens élargi du terme) n’est absolument pas synthétique, bien au contraire il est analytique à l’envie. Au niveau du mouvement dansé cela se traduit par une extrême complexité.  » Joëlle

Résultat: la danse plus la chaleur : 6kg de perdus, je maîtrise la chorégraphie mais je manque encore un peu de style. Comme tu t’en doutes, ce n’est pas si facile. Je me suis donc doucement approchée de mon but, suffisamment pour participer 😉

Et au milieu des 3000 danseuses et danseurs attendus, je me dis que je devrais m’en sortir plus ou moins incognito !

Les jours passent, moi qui n’ai pas une mémoire d’éléphant, je me demande comment je vais me débrouiller sans les miroirs de la salle 😉

Parce qu’au fond, dans la majeure partie des cas, la danse Tahitienne s’enseigne grandement par l’observation. En gros, tu regardes et tu suis le mouvement.

Je participe au record du monde de ORI tahiti

Dernière ligne droite, répétition générale devant la mairie de Papeete, au soleil couchant. Les tambours résonnent, les cris, les pas à l’unisson, je vibre déjà avant même le grand jour. Toutes ces danseuses en symbiose, je trouve ça émouvant.

Toutes les générations sont mélangées, la plus ancienne dans notre groupe a 82 ans. Rien que ça, ça force l’admiration.

Derniers préparatifs, un paréo rouge, le T.shirt du record, et comme chaque fois pour une fête ou un événement sur l’île : une couronne de fleurs fraîches.

Record du monde de ORI Tahiti

Ça y est, le jour J est enfin arrivé. Je me rends avec les mini bus de l’école de danse, car le record à lieu à l’extérieur du centre ville. Je suis arrivée à l’heure le matin (pourtant la ponctualité ce n’est pas mon fort) pour ne pas manquer le convoi. C’était sans compter les horaires tahitiens. 30 min plus tard, les filles arrivent encore, et le bus (que j’imaginais avoir déjà manqué) ne se pointe qu’une heure après.

On arrive au lieu de rendez-vous. Le Golf de l’île. Je n’y étais encore jamais allée. Autour de ce gazon verdoyant tondu à ras, les montagnes et les palmiers. La vue est incroyable, les montagnes seront les premières spectatrices de notre répétition avant l’homologation du record. Les danseurs se sont déplacés en masse, venant de toutes les îles de l’archipel par bateau ou par avion.

D’abord, je récupère mon numéro de participant, puis on s’aligne pour entrer sur la pelouse par groupe de 10.

Une fois l’ensemble des danseurs en place, les musiciens s’installent et on se lance à 3000 pour la première fois. Des juges sont chargés de vérifier les erreurs sur la chorégraphie qui disqualifieraient le participant concerné. La tenue doit être celle homologuée. C’est parti!

La vibration que je ressens à cette instant est immense. Sous mes pieds je sens la terre trembler au rythme des pas répétés depuis des semaines. Cet espace vert, immense, inondé de rouge et blanc. Les images que j’en garde son magnifiques, les frissons parcourent mon corps. Une sorte d’adrénaline se dégage de cet ensemble extraordinaire.

Jamais je n’aurais imaginé quelques semaines auparavant être capable de danser le Ori parmi toutes ses danseuses de l’île. A ce moment là, l’espace temps n’existait plus. Je me sentais en harmonie, en communion avec cet instant suspendu au milieu du Pacifique.

Finalement j’ai pris tellement goût aux cours de danse, à cette ambiance, que j’ai décidé d’allonger mon séjour, pour pouvoir participer au Heiva des écoles. Le heiva a lieu chaque année en juin. Il est suivi par l’événement phare de l’île : le Heiva, où de grandes troupes se mettent en place pour concevoir de toute pièces des spectacles hors du commun. L’histoire, les costumes, les chants, les musiques. Un genre de grande comédie musicale à la Tahitienne. Les troupes s’affrontent jour après jour, puis un Jury désigne le grand vainqueur.

Je dois avouer que depuis que je les ai vu répéter, j’ai dans l’idée, de retourner à Tahiti pour intégrer une de ses troupes et de vivre cette ambiance de l’intérieur. Mon prochain défi 😉

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